9.4.2024

Finances

Calcul de la capacité d’autofinancement d’une entreprise : Guide complet

Thomas Colin
Co-fondateur et COO
5 min

Calcul de la capacité d’autofinancement d’une entreprise : Guide complet

La capacité d’autofinancement (CAF) est un indicateur crucial dès les premières étapes de la vie d’une entreprise.

La capacité d’autofinancement (CAF) est un indicateur crucial dès les premières étapes de la vie d’une entreprise. Elle permet d'évaluer la santé financière de l'entreprise et sa capacité à générer des ressources internes pour financer ses activités. Mais comment exactement calculer cette capacité ? Quelles informations peut-on en tirer ? Voici un guide complet sur le calcul de la CAF.

Qu’est-ce que la capacité d’autofinancement ?

La capacité d’autofinancement représente la différence entre les produits encaissés et les charges générées par l'activité d'une entreprise sur une période donnée, généralement un exercice comptable. En d'autres termes, c'est le montant des ressources internes disponibles à la fin de l'exercice, après avoir couvert toutes les dépenses et charges de l'entreprise. Cette capacité reflète la capacité de l'entreprise à autofinancer ses activités sans recourir à des financements externes.

Quelle est la différence entre l’EBE et la CAF ?

L'excédent brut d'exploitation (EBE) et la capacité d'autofinancement sont tous deux des indicateurs financiers importants, mais ils diffèrent dans leur calcul et leur interprétation. L'EBE mesure les ressources dégagées par l'activité principale de l'entreprise, tandis que la CAF intègre également des éléments financiers et exceptionnels. Ainsi, la CAF offre une vision plus globale de la capacité de l'entreprise à générer des ressources internes.

À quoi sert la capacité d’autofinancement ?

La CAF est un indicateur clé pour évaluer la rentabilité et la santé financière d'une entreprise. Elle permet de déterminer le seuil de rentabilité de l'entreprise et sa capacité à rembourser ses dettes. De plus, la CAF peut être utilisée pour financer des investissements, rembourser des emprunts, payer des charges, rémunérer les actionnaires ou encore constituer des réserves financières.

Comment calculer la capacité d’autofinancement ?

Le calcul de la capacité d’autofinancement peut se faire de deux manières principales : à partir de l'EBE ou à partir du résultat net de l'entreprise.

Calcul à partir de l’EBE :

CAF = EBE + Produits encaissables - Charges décaissables

Dans cette formule, les produits encaissables incluent les produits financiers, exceptionnels et autres produits qui ne sont pas pris en compte dans le calcul de l'EBE. Les charges décaissables comprennent les dépenses réelles telles que les intérêts bancaires, les charges exceptionnelles, etc.

Calcul à partir du résultat net :

CAF = Résultat de l’exercice + Charges calculées - Produits calculés + Valeur nette comptable d'éléments d'actifs cédés - Produits de cession des éléments d'actifs

Dans cette formule, les charges calculées représentent les charges non décaissables telles que les dotations aux amortissements et provisions. Les produits calculés incluent les produits non encaissables tels que les reprises sur amortissement, les subventions d’investissement, etc.

En conclusion, la capacité d’autofinancement est un indicateur essentiel pour évaluer la santé financière et la rentabilité d'une entreprise. Son calcul peut fournir des informations précieuses aux dirigeants, aux investisseurs et aux partenaires financiers de l'entreprise. Si vous avez des difficultés à calculer la CAF ou à interpréter ses résultats, n'hésitez pas à consulter un expert-comptable pour vous guider.

Analyse de la capacité d’autofinancement d’une entreprise :

Lorsqu'on évalue la capacité d’autofinancement (CAF) d'une entreprise, il est crucial de ne pas se limiter au simple calcul de la CAF, mais plutôt de bien interpréter ses implications sur la trésorerie générée par l'activité et, par extension, sur la rentabilité de l'entreprise.

Une CAF négative indique généralement que l'entreprise ne génère pas suffisamment de ressources pour couvrir ses dépenses d'exploitation. Pour remédier à cette situation, elle devra recourir à des financements externes tels que des apports en compte courant d’associés ou des emprunts bancaires.

📝 À noter : Cette distinction entre financement interne et externe est essentielle pour évaluer la santé financière de l'entreprise.

En revanche, une CAF positive signifie que l'entreprise dégage des bénéfices d'exploitation qu'elle peut utiliser pour renforcer sa trésorerie, investir ou distribuer des dividendes.

Outre le calcul de la CAF, il est nécessaire d'examiner d'autres indicateurs financiers pour obtenir une vision plus complète de la situation de l'entreprise.

Quels sont les indicateurs à considérer pour évaluer la capacité d’autofinancement ?

En plus de la CAF, plusieurs ratios comptables peuvent fournir des informations complémentaires sur la santé financière de l'entreprise. Ces indicateurs permettent d'appréhender différents aspects de sa performance financière et de mieux cerner ses opportunités et ses risques.

Rentabilité de l’activité :Par exemple, le ratio de rentabilité de l’activité, calculé comme suit :

Rentabilité de l’activité = Capacité d’autofinancement / Chiffre d’affaires.

Ce ratio met en lumière la part du chiffre d'affaires qui est convertie en ressources internes pour financer l'entreprise.

Exemple : Un ratio de 50 % signifie que l'entreprise génère 100 euros de ressources brutes internes pour chaque tranche de 200 euros de chiffre d'affaires.

☝️ Bon à savoir : En règle générale, les experts estiment qu'une CAF représentant environ 5 % du chiffre d'affaires pour une entreprise soumise à l'impôt sur le revenu et environ 15 % pour une entreprise assujettie à l'impôt sur les sociétés est considérée comme acceptable.

Capacité d’endettement de l’entreprise

Il est important d'évaluer la capacité de l'entreprise à rembourser ses dettes à partir de la CAF. Ce calcul se fait via le ratio :

Capacité d’endettement = Dettes financières / Capacité d’autofinancement.

Ce ratio doit généralement être inférieur à 3, voire 4 dans certains cas, selon les normes bancaires, afin que l'entreprise puisse obtenir de nouveaux financements.

Capacité de remboursement

En complément, il est crucial d'examiner la capacité de l'entreprise à rembourser ses emprunts. Ce ratio est calculé comme suit :

Capacité de remboursement = Remboursement des emprunts / Capacité d’autofinancement.

Idéalement, ce ratio devrait être inférieur à 50 %. Au-delà, les banques considèrent que le risque d'impayé est élevé, car l'endettement de l'entreprise est déjà trop important.

En conclusion, une analyse approfondie de la capacité d’autofinancement et des indicateurs qui en découlent permet d'obtenir une vision plus claire de la situation financière d'une entreprise, ce qui est essentiel pour prendre des décisions éclairées et assurer sa pérennité.

FAQ

Quelle est la définition de la capacité d’autofinancement ?

La capacité d’autofinancement correspond à l’aptitude d’une entreprise à générer suffisamment de ressources en interne pour couvrir ses besoins de financement de l’exploitation et de développement. Il s’agit donc de sa capacité à financer par elle-même ses besoins et à dégager de la trésorerie pour :

  • rembourser des emprunts,
  • payer les charges,
  • financer des investissements,
  • rémunérer les actionnaires par le biais de dividendes,
  • épargner

Comment calculer le CAF ?

Il existe deux formules de calcul pour la capacité d’autofinancement :

CAF = Excédent brut d'exploitation (EBE) + Produits encaissables - Charges décaissables.

CAF = résultat de l’exercice + charges calculées - produits calculés + valeur nette comptable d'éléments d'actifs cédés - produits de cession des éléments d'actifs.

Comment savoir si la capacité d’autofinancement est bonne ?

Les analystes considèrent qu’une bonne capacité d’autofinancement se situe autour des 5 % du chiffre d’affaires pour une entreprise à l’IR, et des 15 % pour une entreprise à l’IS. De plus, une capacité de financement positive est le signe que l’entreprise parvient à générer suffisamment de revenus d’exploitation pour générer de la trésorerie et financer des investissements ou verser des dividendes aux associés par exemple.

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