26.1.2023

Reprise

Reprendre une activité, une autre manière d’entreprendre

5 min

Reprendre une activité, une autre manière d’entreprendre

Trois Français sur dix ont créé ou envisagent de créer une entreprise selon une étude BPI parue récemment. Mais créer n'est pas la seule manière d'entreprendre et la reprise d'entreprise est trop souvent ignorée.

L'engouement pour la création d'entreprise ne se dément pas : en 2021, le nombre de créations d'entreprises en France atteint un nouveau record avec 995 900 créations, à comparer à une population active française de l'ordre de 30 millions de personnes. Tout simplement énorme.

Pourtant créer n'est pas la seule manière d'entreprendre et la reprise d'entreprise est trop souvent ignorée. Chez Alvo nous sommes convaincus que la reprise d'entreprise n'a pas la place qu'elle mérite dans le système entrepreneurial français et nous sommes persuadés que cette solution pourrait permettre à beaucoup d'entrepreneurs de se réaliser professionnellement tout en participant à l'essor du tissu de PME dont notre pays a besoin.

Voici trois éléments à avoir en tête au moment de choisir entre création et reprise d'entreprise.

#1 : Reprendre une entreprise est au global une opération beaucoup moins risquée

Reprendre une entreprise est souvent vu comme une opération lourde et risquée, là où la création apparaît beaucoup plus légère (il suffit semble-t-il d'avoir un garage ...). La réalité des chiffres raconte une autre histoire :

- Taux de mortalité du projet : hors microentreprises, 40% des entreprises créées disparaissent avant leur 5ème année. Ce taux est à comparer à des taux de survie post-reprise allant de 60 à 80% selon les sources. Quand on sait ce que la création ou la reprise implique en termes de sacrifices financiers et personnels, ces écarts de probabilité ne devraient pas être pris à la légère.

- Engagement financier : l'apport personnel dans le cadre d'une reprise est certes de l'ordre de plusieurs centaines de milliers d'euros, mais l'on oublie de regarder réellement ce que coûte une création. La mise de fonds peut être légère au lancement, mais il faut y intégrer l'absence de rémunération (là où un repreneur peut souvent se payer immédiatement) ou les tâtonnements qui conduisent à faire, casser et refaire, et donc repayer. Bref créer une entreprise coûte souvent beaucoup plus cher que l'on ne le pense.

- Création de valeur : la création de valeur dans le cadre d'une reprise est incrémentale. Chaque euro de CA ou de résultat gagné peut d'une manière ou d'une autre se traduire en valeur (par le jeu des valorisations sous forme de multiples de CA ou de résultat par exemple). Côté création d'entreprise, c'est plutôt tout ou rien (ou entre Zéro et Un pour paraphraser Peter Thiel). Rappelons à ce sujet que les valeurs de levées sur lesquelles on communique abondamment ne sont pas des valeurs de transaction (la société n'est pas "vendue") mais des valeurs de calcul de dilution entre anciens et nouveaux actionnaires.

Lorsque l'on agrège ces trois paramètres, une reprise présente sans doute un profil risques/bénéfices beaucoup plus sain pour de nombreux entrepreneurs. A chacun ensuite de faire ses propres estimations.

#2 : Reprendre une entreprise met en jeu des qualités professionnelles différentes

L'engouement médiatique pour des créateurs de startups à succès a sans doute joué un rôle de miroir déformant auprès des aspirants entrepreneurs. La création d'entreprise sur papier glacé fait rêver les foules mais l'on oublie au passage que tout le monde n'est peut-être pas fait pour être créateur. Ou plus exactement : certains profils entrepreneuriaux auraient sans doute beaucoup plus de succès (et d'épanouissement) dans la reprise que dans la création d'entreprise.

Prenons (au hasard...) un cadre, la quarantaine, ayant eu une première partie de carrière couronnée de succès et qui ne pouvant résister plus longtemps à l'envie "d'être son propre patron" se lance dans l'entrepreneuriat. On dit de lui que c'est un excellent manager. Ou un gestionnaire de BU hors pair. Mais pourquoi donc se forcer à rentrer dans une logique de création alors que ces qualités misent au service d'une PME qui a déjà des produits, des clients, des employés et des fournisseurs pourraient bien créer beaucoup plus de valeur, et de sens.

#3 : Reprendre une entreprise est un engagement utile

On insiste souvent sur la quête de sens et d'utilité chez les créateurs d'entreprise porteurs d'une vision, parfois construite par opposition au monde "corporate". Dans un registre différent, la reprise répond elle aussi à une utilité économique et sociale. Il n'est pas tant question de changement de paradigme que de maintien d'un ancrage territorial et de préservation / développement de savoir-faire. En cela l'enjeu des transmissions de PME est absolument crucial pour le tissu économique français : toute une génération de patrons va devoir transmettre son entreprise dans les années qui viennent. "Bien transmettre nos entreprises, c’est sauvegarder 750 000 emplois" signalait en introduction un rapport gouvernemental de 2015.

En somme, pour se réaliser en tant qu'entrepreneur, la création n'est pas la seule voie possible. La reprise mériterait que chaque personne sur le point de se lancer réfléchisse à toutes les dimensions de son projet, parfois à rebours des idées reçues ou des injonctions médiatiques. Car à l'évidence il y a encore de très belles opportunités à saisir dans la reprise. Et nous comptons bien les mettre en avant.

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