21.3.2023

Un Dual Track, vraiment ?

5 min

Un Dual Track, vraiment ?

L’expression n’en finit plus de monter en ce moment dans le cercle des startups non encore rentables qui doivent trouver de nouvelles options de financement de leur développement.

Comme la conjoncture a rendu plus incertaine la réalisation d’une levée auprès de VC, plusieurs fondateurs ont décidé d’augmenter leurs chances avec les « corporates » en lançant un Dual Track.

Historiquement le Dual Track désignait les process M&A au cours desquels on sollicitait à la fois des fonds d’investissements et des acquéreurs industriels (ou corporate en anglais). Dans les deux cas il s’agissait néanmoins bien de réaliser une cession de titres, majoritaire ou éventuellement minoritaire.

Le Dual Track version 2023 consiste plutôt à mener de front deux process très différents : d’un côté une recherche de levée de fonds (soit techniquement une augmentation de capital) et de l’autre une recherche de cession (de titres ou éventuellement d’actifs). Différence de taille donc : il ne s’agit plus d’un seul process avec deux types d’acteurs différents mais bien de deux opérations distinctes et menées en parallèle.

Enfin en théorie car dans les faits les fondateurs donnent toujours la priorité à la levée de fonds, qui leur permet de conserver une indépendance managériale tout en bénéficiant d’une bien meilleure valorisation : pas parce que les VC paient plus cher mais parce qu’une valorisation d’augmentation de capital n’a rien à voir avec une valorisation de cession. La piste « corporate » est quant à elle vue comme une issue de secours, au cas où la levée ne marcherait pas.

2 opérations différentes, un timing décalé, des valorisations différentes : c’est ce qui fait finalement dire à beaucoup de professionnels du M&A que le Dual Track n’existe pas vraiment pour les startups. En réalité on essaie de faire une levée, et si on n’y arrive pas, on se rabat sur l’option industrielle.

Chez Alvo, nous ne faisons pas de levées financières mais nous travaillons en revanche tous les jours sur des opportunités d’adossement industriel pour des startups. On fait en quelque sorte la moitié du Dual Track. Et l’on trouve que l’étiquette « roue de secours » attachée à ce type d’opérations n’est pas méritée. La réalité d’un adossement industriel, c’est que c’est une véritable réassociation, une rencontre entre deux visions entrepreneuriales et industrielles, celle des cédants et celle des acquéreurs.

Une vraie histoire d’entrepreneurs en somme.

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